En 1957, les Soviétiques envoient leur Spoutnik à la conquête de l’espace. La même année, le 9 mars exactement, Lucienne et René Fonck donnent naissance à Jean-Luc dans une clinique d’Arlon. Point commun entre les deux événements ? Aucun. Mais il fallait bien commencer l’histoire de Sttellla par quelque chose. Donc voilà…
La véritable histoire, celle qui figure dans toutes les encyclopédies Rock belge, du moins s’il en existe, débute le 14 mars 1975. Nous sommes à l’institut Berkendael, une école aux briques tristes et aux élèves fanfarons situés à quelques pavés de la prison de Saint-Gilles. Berkendael a monté un truc un peu pompeux baptisé Transmondialmusic. Jean-Luc ne sait jouer d’aucun instrument mais il se produit quand même avec un groupe dans lequel on trouve une certaine Mimi Crofilm. Aujourd’hui, cette performance, offerte dans un local de géographie, fait l’objet de la même passion que celles suscitées par le premier gig de U2 en Belgique en 79, au Klacic, ou celui du Velvet Underground à la Factory de New York, dix ans plus tôt. Autrement dit : personne, ou presque, n’y était mais tout le monde aurait bien voulu.
Surpris de se sentir aussi à l’aise sur les planches, Jean-Luc poursuit l’aventure en multipliant les prestations avec son groupe Sttellla. Pourquoi Sttellla ? « Parce que la bière », a-t-il déjà répondu dans un million d’interviews. Après avoir écumé les arrière-salles de café, les maisons de jeunes et de moins jeunes, les fêtes de quartiers et les quartiers en fête, Sttellla sort son premier 45 tours auto produit : « Jane te crois plus / WC 55 », un collector aujourd’hui.